PISSS PISSS POTE LA CAROTTE (CD)
Pisss pisss pote la carotte
Amusettes, chansons de doigts, comptines, rondes, berceuses, plots, énumérations, virelangues, jeux, chants de marche, formulettes,…
Sur ce CD avec plus de 150 chants enfantins issus de cultures diverses interprétés à voix nue par les enfants, les parents, grands-parents de
l’école St Dominique à Schaerbeek, Bruxelles, Belgique
Quelques extraits du CD
Réalisation (enregistrements, texte, montage) : Christine Van-Acker
Mixage : Thierry Van Roy
Illustrations : Nicolas Viot / Benoît Viérin / Yaël Van den Hove / Philippe Léonard
Graphisme : Luc Segers
Production : Les Grands Lunaires asbl / Fondamentalement fête asbl / Institut St Dominique
Printemps 2003
Pensons à nous : quand nous serons bien vieux, que nous restera-t-il à chanter à nos petits enfants ? Et maintenant, que leur chantons-nous ? Que nous chantait notre mère, notre grand-père ? Souvent, on se souvient d’un petit bout de chant, il nous manque la suite !
Chansons de doigts, sauteuses, comptines, formulettes, amusettes, berceuses, plots (ou pots, ligues,…) pour sélectionner ou éliminer… Les parents, la familles, les enseignants, les enfants se sont souvenus et ont chanté pour la réalisation de ce CD. Quand une maman venait chez nous pour enregistrer une chanson elle sortait la plupart du temps avec quelques unes de plus sorties des oubliettes.
Les parents et les enfants, originaires de cultures très diverses (arabes, polonais, afrikaneers,…) rassemblées au sein d’une seule école, ont découvert leurs richesses, sont allés rechercher chez eux les morceaux oubliés, ont renoué avec la transmission, l’ont partagée.
Que l’on ne s’étonne pas de retrouver des similitudes entre des formulettes polonaises et espagnoles, des chansons de doigts arabes et françaises : la langage enfantin est international.
Certaines de ces chansons nous font entrer dans le cœur des familles avec les rituels liés à la mise au lit, aux repas, les câlins,…
D’autres aident à compter, à mémoriser (les comptines, les énumérations). D’autres encore aident à marcher ensemble. Les chansons de doigt, de visage, petits massages en soi, petites caresses pour découvrir son corps.
Ce qui fascine c’est la transformation des chants au cours des générations, des régions.
Ne dites pas « mais ce ne sont pas les bonnes paroles » ! Elles sont toutes liées à l’histoire personnelle de chacun, leur destin est de dériver continuellement. Une transformation comme une évolution sélective qui redistribue du sens.
Avertissement : toutes les chansons ont eu voix au chapitre, même les méchantes, les « pipi-caca », les « très vulgaires », les racistes… Elles existent bel et bien et sont notre part d’ombre, celle qui fait rire en cachette les enfants pour, sans doute, chasser quelques peurs liées aux tabous divers. Nous les avons placées en fin de CD pour ceux qui ne désirent pas les faire écouter aux plus petits. Mais sachez que lorsque nous demandions chez les 8/10 d’où provenaient ces chants « de corps de garde », interprétés autant par les filles que les garçons, on nous répondait : « je l’ai apprise chez les 5-8 ! chez les lutins ! » Je connais aussi quelques grands pères dont c’est la spécialité !
A l’écoute de certaines d’entre elles, on pense qu’elles trouvent peut-être leur source dans les campements militaires comme les blagues qui, paraît-il, naîtraient dans les prisons.
Ce que j’ai trouvé sain c’est qu’elles étaient interprétées en classe devant l’instituteur.
Mais, lorsqu’un grand garçon de 10 ans osa nous chanter une berceuse toute douce, bravant les rires des copains, ce fut salué par des applaudissements de la classe !