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ALAIN GUYARD, PHILOSOPHE FORAIN (entretiens, autoproduction)

 

Alain Guyard, philosophe forain

Dans La soudure, le dernier livre d'Alain Guyard paru aux éditions Le Dilettante, Ryan et Cyndie sont jeunes, amoureux, paumés, sans boulot ni argent, et rêvent de s’insérer dans la société. Mais comment s’y prendre ? Un avocat-conseil (quoique véreux et prenant 10 %) conseille Ryan. Le deal ? Les bracos ? Le tapin ? Rien n’y fait : les retenues morales du jeune homme le font échouer à toutes ces formations diplômantes aux métiers de la délinquance. Heureusement, des Gitans ferrailleurs et un capitaine de péniche féru de littérature antique vont remettre Ryan sur le droit chemin : il se fera voleur. Militant voleur. Après l’épopée philosophico-carcérale de La Zonzon, après une montée en chaire d’anthologie pour 33 leçons de philosophie voyoutes, voilà La Soudure qui est l’art de boucler son mois et de fusionner les métaux. Romance chienne pour Gitan technophile, saga en roue libre pour quelques éborgnés de la vie. C’est : « criard, vulgaire, agressif et disproportionné comme une femme saoule qui accouche debout (...) absolument mochetingue, mais joyeusement barbare, délicieusement obscène comme un bikini de petite fille taillé dans une escalope crue. » C’est l’auteur qui le dit, croyons-le.

Alain Guyard est écrivain. Il philosophe dans des lieux où on ne l'attend pas, en direction de publics qui ne s'y attendent pas. Il intervient notamment dans les prisons, les centres hospitaliers, les cliniques, les centres sociaux, les salles des fêtes et les bistrots. Il donne en outre des "leçons de philo foraine", sous forme de perfomances exploitant les codes des bonimenteurs de foire et des joueurs de bonneteau. Il vit actuellement à Nîmes.

 

La captation a été faite à la librairie La lettre écarlate, chez Géraldine Frognet, à Arlon alors que la librairie fêtait ses 15 ans.

La séquence 1 s'intéresse à l'univers de « La soudure » :

La séquence 2 pénètre avec Alain Guyard dans l'univers carcéral où il officie en tant que philosophe forain,

avec des lectures de « La zonzon », fort inspirée de son expérience personnelle :

 

Prise de son : Christine Van Acker (+ réalisation) et Thierry Van Roy (+ mixage)

Bien chère Christine,

Quel pied !...

Franchement !

C'est la première fois où enfin on prend le temps de rentrer en écriture, où la langue se déploie. La langue écrite, et la mienne, bien entendue, lue à multiple voix. Mais la langue des autres aussi, qui fait écho, afin que toutes se répondent. La langue des gens avec qui je parle. La tienne. Celle de la réal. De Rictus. De la jeune fille qui fait la visite de la fabuloserie (j'en ai eu les larmes aux yeux de cette si belle surprise ! Merci!!!).

Et puis voilà, se coltiner le rapport à la langue dans toute son ampleur, c'est certainement le meilleur moyen d'attraper le bonhomme. Mais combien le savent ? Et combien l'osent ? Ton documentaire, chère Christine, a ce grand mérite. Il en faut, des pudeurs et de la patience pour pas les effaroucher, ces grands animaux là, ces mots toujours prompts à s'esbigner sitôt qu'on veut les faire causer. Mais là, du tact, de l'élégance, et voilà que les mots ne parlent pas des choses (c'est d'un ennui), mais d'eux-mêmes !

Souvent les gens, pour parler de moi, ils passent par le petit bout, le rigolo, le spectaculaire. Ils ont raison, et je suis pas le dernier à m'en réjouir. Mais la petite porte, celle par où il faut se baisser pour entrer, celle des mots, des vingt-six bouts de plomb qu'il faut faire jongler dans la casemate pour arriver à faire fleurir les coeurs, cette petite porte là, ils sont bien peu nombreux à vouloir passer son seuil.

Tu l'as fait, et avec brio. Aussi, grand merci à toi !

J'attends avec une impatience de furieux la suite le 10 ! Mais dans tous les cas, ça sera qu'une tranche de bonheur ajoutée à une couche de joie !!!

Je t'embrasse avec toute mon affection.

Alain GUYARD